jeudi 19 mai 2016

Jours tranquilles à Mixing Part

La plume d’Erlend Loe m’était déjà bien connue (et aimée) via Naïf.Super et Autant en emporte la femme. J’adore son style des phrases courtes et des listes interminables. Je savais donc à quoi m’attendre en prenant ce roman avec une jolie couverture rose vintage.
Mais si les romans lus précédemment parlaient de la crise et du développement personnels, celui-ci élabore le sujet de la famille, ou plutôt du couple. En quelque sorte c’est une études littéraire sur les relations familiales.
Jours tranquilles à Mixing Part est presque entièrement constitué de dialogues entre Bror Telemann, “homme du théâtre”,  et Nina, sa femme, professeur. Avec leurs trois enfants ils partent en vacances en Allemagne, pays adoré par la femme et détesté par le mari. Et c’est loin d’être le seul point de désaccord entre eux...
Ils se parlent, mais ils de ne s’entendent pas, comme dans les pièces de théâtre de Tchekhov.  La correspondance qu’ils mènent aux premières pages avec un couple allemand sans comprendre la langue est un beau préface symbolique du roman sur l'incompréhension totale, raconté avec beaucoup de subtilité et beaucoup d’humour aussi (ça me rappelle encore Tchekhov). D’ailleurs, contrairement aux romans précédents de Loe, ici le personnage principale n’est visiblement pas un alter-ego de l’auteur ou, au moins, n’est pas son préféré. Lui, qui croit savoir lire dans l’âme de chacun, en réalité est tout simplement déconnecte du monde réel. Pour bien comprendre le sens de l’ouvrage il faut l’extraire d’entre les lignes. C’est ce que j’aime bien.
La fin un peu trop optimiste à mon goût mais cela ne m’a pas déçu pour autant.
Conclusion : pas un coup de coeur, mis un très bon roman tout de même.

Titre : Jours tranquilles à Mixing Part
Auteur : Erlend Loe
Éditeur : Gaïa
Parution : 04/2014
Pages : 192